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Julia Dina
Author with expertise in Healthcare Policy Reforms and Inequalities in France
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Recrudescence internationale de la rougeole en post-pandémie Covid-19 : la France risque-t-elle une résurgence après plusieurs mois d'interruption de la circulation du virus ?

L. Zanetti et al.May 28, 2024
Pendant la pandémie de Covid-19, le virus de la rougeole a très peu circulé en France, occasionnant quelques cas sporadiques isolés. Depuis 2022, la situation internationale est marquée par une recrudescence des épidémies de rougeole dues à plusieurs années de baisse de la couverture vaccinale, et a conduit en 2023 à une augmentation des cas d'origine importée en France occasionnant des chaînes de transmission. La surveillance de la rougeole repose sur la déclaration obligatoire (DO) dès la suspicion clinique. En effet, compte tenu de sa forte transmissibilité, des mesures immédiates de prévention (isolement du cas, vaccination dans les 72h ou injection d'immunoglobulines dans les 8 jours en post-exposition) permettent de protéger les personnes à risque de formes graves et limiter la propagation du virus. Une analyse descriptive des cas de rougeole survenus entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023 et des origines possibles de contamination a été réalisée à partir des données de la DO et du Centre National de Référence (CNR). En 2023, 119 cas de rougeole ont été déclarés soit une hausse d'un facteur 8 par rapport aux deux années précédentes (N= 15 cas en 2022 et 16 en 2021). Parmi les 119 cas, 28 ont été hospitalisés, 14 ont présenté des complications et 2 admis en réanimation. Aucun décès n'est survenu. Au total, 33 départements ont déclaré au moins un cas (aucun en Outre-mer) et 13 avaient une incidence ≥ 0,1 pour 100 000 habitants (hors cas importés). Ces cas sont survenus majoritairement chez des enfants d'âge scolaire, adolescents et jeunes adultes (n= 93/119, 79 %). Parmi les 105 cas éligibles à la vaccination, 53 étaient non ou incomplètement vaccinés, 45 avaient reçu 2 doses, et 7 avaient un statut vaccinal inconnu. Parmi l'ensemble des cas, 31 étaient considérés importés (origine possible de la contamination lors d'un séjour à l'étranger) provenant de 15 pays différents et 71 cas étaient considérés comme liés à une importation. Les génotypes identifiés par le CNR étaient : D8, B3. La majorité des cas (54 %) provenait d'une épidémie survenue dans un collège. Outre ce foyer, cinq autres cas groupés ont occasionné des chaînes de transmission secondaires de taille plus limitée dont un dans une école primaire (6 cas). Dans les foyers ayant occasionné plus de 5 cas, les cas index étaient tous non vaccinés et de retour d'un séjour à l'étranger (Europe de l'Est, Asie). La recrudescence des cas de rougeole constatée en France en 2023, essentiellement portée par des contaminations à l'étranger, souligne l'importance de mettre à jour la vaccination ROR des voyageurs avant leur départ. L'existence de chaînes de transmission, même si elles restent d'ampleurs limitées, rappellent l'existence de poches de population encore réceptives au virus, malgré l'augmentation de la couverture vaccinale des nourrissons depuis l'obligation vaccinale, et incite au renforcement du rattrapage vaccinal à 2 doses des enfants, adolescents et jeunes adultes. Aucun lien d'intérêt
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Épidémie de rougeole dans un collège d'Auvergne-Rhône-Alpes avec une couverture vaccinale élevée, 2023

Erica Fougère et al.May 28, 2024
En septembre 2023, dans un contexte de faible circulation du virus de la rougeole en France, une épidémie de rougeole est survenue dans un collège d'Auvergne-Rhône-Alpes à partir d'un cas importé d'Asie fin août. Les investigations menées par l'ARS et Santé publique France ont consisté à valider les cas, rechercher les contacts, vérifier leurs statuts vaccinaux et les orienter si besoin vers un rattrapage vaccinal. Les analyses du CNR ont permis de confirmer le diagnostic, caractériser les virus et analyser le statut immunitaire des cas. Les carnets de vaccination de l'ensemble des élèves ont été consultés pour évaluer la couverture vaccinale (CV) contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et déterminer les taux d'attaque (TA) selon le statut vaccinal dans le collège. Parmi les 643 collégiens, 49 cas de rougeole (dont 47 confirmés par PCR et/ou sérologie) sont survenus entre le 6 septembre et le 18 octobre, soit un TA global de 7,6%. Les cas étaient répartis dans tous les niveaux et ne présentaient pas de différence avec les non malades en termes d'âge et de sexe. Un cas avait été hospitalisé sans complication. La CV 2 doses du ROR était très élevée dans l'établissement (602/643 soit 94%) et 2 collégiens avaient un antécédent de rougeole dans l'enfance. Le TA était de 100% (13/13) chez les élèves non vaccinés et de 6% (36/602, p<0,001) chez les vaccinés 2 doses. Parmi les 338 élèves vaccinés 2 doses pour lesquels les dates d'injection ont pu être vérifiées, une proportion élevée avaient reçu leur 1e dose avant un an (150 soit 44%). Chez ces derniers, la proportion de malades était de 19,3% (29/150) alors qu'elle était de 3,7% (7/189, p<0,001) chez ceux vaccinés après 12 mois. Par ailleurs, un adulte encadrant et 12 cas de l'entourage privé des collégiens ont été identifiés, sans transmission en chaîne au-delà. Le séquençage des échantillons reçus au CNR a identifié le génotype D8 qui circule largement en Asie. Les analyses sérologiques menées pour 27 cas ont confirmé la concordance des résultats entre le statut vaccinal issu du carnet de santé et le profil immunologique vis à vis des 3 virus ROR, à l'exception d'un cas. Cette épidémie de rougeole est survenue dans un collège malgré une CV élevée. Elle a touché majoritairement des enfants non vaccinés ou dont la 1e dose avait été administrée avant l'âge de 12 mois. Ces enfants, nés entre 2009 et 2012 lors d'une épidémie d'ampleur dans la région, avaient été nombreux à être vaccinés avant 12 mois, conformément aux recommandations alors en vigueur. Or, il est désormais établi que la protection conférée par une vaccination ROR avant 12 mois apparaît moins efficace à long terme, ce qui peut expliquer cette épidémie atypique restée centrée sur ce collège. Aucun lien d'intérêt